Les conditions de vie des étudiants
Note rédigée par Marie-Antoinette Piens
Réalisée à un rythme triennal par l’Observatoire de la Vie Etudiante (OVE) depuis sa création en 1994, l’enquête Conditions de Vie (CdV) a pour ambition de recueillir et d’analyser des informations pertinentes sur les conditions de vie des étudiants sous ses différents aspects. Les étudiants sont invités à répondre à un questionnaire (en ligne depuis 2010). Afin de garantir la validité scientifique des résultats, cette enquête est réalisée auprès d’un échantillon aléatoirement sélectionné au sein de la population étudiante en France.
Pour cette 8ème enquête, plus de 220.000 étudiants ont été invités à répondre au questionnaire de l’OVE. Avec une participation de près de 60.700 étudiants, l’enquête CdV 2016 enregistre un taux de réponse brut de 25,6 %. Les résultats présentés ici correspondent à l’exploitation des 46 340 questionnaires qui, sur l’ensemble de ces réponses, ont été entièrement remplis par les étudiants en cours d’études au moment de l’enquête.
Les étudiants interrogés dans le cadre de l’enquête CdV 2016 représentent les 2.154.392 étudiants inscrits dans les « établissements enquêtés au printemps 2016 », soit 84 % de la population étudiante en France.
61,9% des étudiants jugent leur état de santé satisfaisant, dont 66,9% d’hommes et 57,5% de femmes.
L’état de santé semble se dégrader en fonction de l’âge : de 69,1% de satisfaction à 18 ans à 51% à plus de 26 ans.
Les étudiants de nationalité française sont satisfaits de leur état de santé à 62,5% contre 57,8% pour ceux de nationalité étrangère.
Des différences sont également observées selon les classes sociales : de 65,5% de satisfaction pour les catégories socio-professionnelles supérieures à 58,1% pour les employés et ouvriers.
15,2% des étudiants déclarent avoir une consommation journalière de cigarettes ; 33,4% déclarent consommer de l’alcool au moins une fois par semaine.
30,3% des étudiants déclarent avoir déjà renoncé à voir un médecin dont 44,5% pour des raisons financières.
Des fragilités psychologiques sont déclarées : 60,8% se plaignent d’épuisement, 59,4% de stress, 45,4% de problèmes de sommeil, 31,9% de déprime, 28,4% de solitude/isolement. Seuls 15,9% ne se plaignent de rien.
Les étudiantes se plaignent davantage que les garçons, surtout pour le stress (68,7% contre 48,7%) et les problèmes de sommeil (50,3% contre 39,8%).
4,4% des étudiants déclarent être en situation de handicap dont 4,4% en licence et 2,4% en 3ème cycle. Parmi ces étudiants, 38,2% jugent que leur handicap est moyennement, peu ou pas pris en compte.
Données recueillies sur www.ove-national.education.fr
Le Monde du 14 novembre 2018 donne d’autres chiffres issus de la même enquête : 20% d’étudiants présentent des signes de détresse psychologique ; 37% déclarent avoir vécu une période d’au moins deux semaines consécutives pendant laquelle ils se sont sentis tristes, déprimés, sans espoir, au cours des 12 derniers mois ; 8% ont pensé à se suicider au cours des 12 mois précédant l’enquête ; 55% d’étudiants ayant déjà fait une tentative de suicide invoquent des difficultés liées à la vie familiale.
Insuffisance de la couverture vaccinale contre la rougeole
Note rédigée par Marie-Antoinette Piens
Le Bulletin de l’Ordre national des médecins de novembre-décembre 2018 attire l’attention sur la rougeole qui, en France, a touché 2805 personnes entre le 6 novembre 2017 et le 14 octobre 2018. 23% des patients ont été hospitalisés et 3 sont décédés.
86 départements sont concernés, plus particulièrement la Gironde (avec 618 cas), La Vienne (203 cas), le Gard (162 cas), la Haute-Garonne (142 cas) et le Finistère (128 cas). 30 cas ont été déclarés dans le Rhône. Ces données sont encore provisoires.
La couverture vaccinale actuelle est insuffisante en France, de 62 à 88% selon les départements alors qu’il faudrait que ce taux atteigne 95% pour espérer éradiquer le virus.
Le vaccin contre la rougeole, associé aux oreillons et à la rubéole (ROR) était jusqu’au 1er janvier 2018 « facultatif », ce qui l’a fait négliger par de nombreuses familles considérant que la rougeole est une maladie infantile bénigne. Le ROR est obligatoire pour tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2018, avec deux doses, la première à un an, la seconde entre 16 et 18 mois.
Par contre, chez les adultes, l’immunité contre la rougeole est insuffisante. 89% des cas de rougeole sont survenus chez des sujets non vaccinés (75%) ou n’ayant reçu qu’une dose de vaccin (14%). Les adultes n’ayant pas eu la rougeole dans l’enfance devraient être vaccinés, avec une dose s’ils en ont déjà reçu, une ou deux doses s’ils n’en n’ont pas reçue.
En France, on observe un niveau de défiance élevé vis-à-vis des vaccins : 41% auraient exprimé cette défiance. Or, on sait que la rougeole est une maladie très contagieuse : une seule personne infectée peut en contaminer 15 à 20 autres.